Mammifères, oiseaux, amphibiens, reptiles : des espèces toujours plus menacées dans les Pays de la Loire
Hermine, espèce classée vulnérable sur la liste rouge régionale - Photo © Julien SudraudUn constat alarmant
Les listes rouges en témoignent
Régulièrement, des experts naturalistes et scientifiques se regroupent pour évaluer le statut de la faune et de la flore présents dans la région des Pays de la Loire. Depuis la fin des années 2000, cette expertise est régulièrement mise à jour pour les oiseaux nicheurs, les mammifères, les amphibiens et les reptiles.
Les dernières évaluations menées illustrent une situation qui se dégrade :
- 35 % des mammifères (19 espèces) sont menacés à divers degrés
- 43 % des reptiles sont menacés de disparition à plus ou moins court terme, soit 6 espèces
- 35 % des amphibiens sont classés dans une catégorie de menace, soit 7 espèces
- 35 % des oiseaux nicheurs sont menacés soit 57 espèces parmi les 204 nichant dans la région
Ce constat alarmant témoigne d’une situation qui ne cesse de se dégrader en Pays de la Loire, et qui suit malheureusement les tendances globales qui s’observent pour d’autres groupes d’espèces à différentes échelles.
Bien sûr ces chiffres sont transmis aux instances publiques pour qu’elles puissent prendre des décisions en connaissance des choses.
Des causes de régression de la biodiversité connues
Quels que soient les groupes d’espèces considérés, les causes de régression sont similaires et bien connues.
En premier lieu, le système agricole industriel et intensif est à l’origine de nombreuses menaces sur les habitats et les espèces qui en dépendent : l’utilisation toujours croissante des pesticides (dont les désastreux néonicotinoïdes), l’agrandissement excessif des parcelles amenant la destruction des haies, le drainage, la suppression des mares,…
En second lieu, l’artificialisation des sols par l’urbanisation, sans considération du rôle des terres agricoles : des villes des Pays de la Loire ont doublé en population, mais ont multiplié leurs surfaces par 10 dans les 50 dernières années.
Enfin, les changements climatiques, qui accentuent la dégradation de milieux déjà fortement fragilisés. Les réponses technologiques à ces changements sont de la seule responsabilité humaine et collective. Certaines politiques, permettant le développement d’une énergie durable, vont dans le bon sens face à cette crise climatique, mais ne sont pas toujours sans incidence sur certains oiseaux et certains mammifères, surtout lorsque les enjeux sont mal considérés, voire mal diagnostiqués (exemple avec les Noctules (chauves-souris) et les éoliennes).
N’oublions pas non plus d’autres causes de régression, telles que : pollution lumineuse, chasse, piégeage, etc.
Les publications régionales, un outil pour les futurs élus
A l’approche des élections départementales et régionales, nos associations espèrent que les candidats vont se saisir de ces questions. Ce travail de publication régionale doit permettre d’éclairer les futurs élus départementaux et régionaux afin, avec l’appui des naturalistes, des scientifiques, mais aussi des citoyens, de décider des politiques publiques et actions de protection et de conservation les plus efficaces à mettre en œuvre.
La perte constatée de biodiversité régionale est le reflet des activités et de l’intervention humaines dans un passé très récent, depuis la fin de la seconde Guerre mondiale. Les temps ont changé : la biodiversité, les paysages, l’alimentation, la qualité de l’air, de l’eau, la santé…sont aujourd’hui devenus des enjeux majeurs et non négociables pour les citoyens, qui nécessitent un retour à des actions et pratiques plus mesurées, qui prennent soin de nous et des autres espèces vivantes.